Les 5 règles du bivouac
Planter sa tente à la fin d’une journée de randonnée ou lors d'un trek en autonomie, voici les conseils pour un bien réussir un bivouac.
Ah ! Les joies du plantage de tente sous les étoiles à la frontale, les bruits étranges de la nuit masqués par le ronflement de votre voisin, la pluie fourbe qui trempe vos chaussures restées postées devant l’auvent, les bestioles sifflantes qui se sont glissées sous la moustiquaire… Bref, toutes les joies du bivouac. Ces règles élémentaires vous permettront de passer des nuits en extérieur aussi belles que vos jours.
1. Prendre les équipements indispensables
Pour ceux qui ne souhaitent pas dormir à la belle étoile, pour cause de climat ou d’insomnies en plein air, il convient de rappeler le strict nécessaire à emporter pour optimiser l’expérience.
Bien réussir son bivouac
Sac de couchage : une température de confort à définir selon votre périple, mais sachez que la température 0 °C/+5 °C demeure la plus pratique.
Matelas autogonflant ou non ? Certes la question se pose car libre à vous d’embarquer un matelas mousse. Increvable certes, mais nettement moins confortable. Pour éviter toute crevaison, veiller à ne pas oublier un kit de réparation et être attentif au moment d’étendre le matelas. Peu de soucis dans la tente, les risques sont plus élevés lorsque vous souhaitez vous allonger dehors…
Tente : évidemment à définir selon vos objectifs, mais le modèle 2/3 places – 3 saisons est idéal pour deux équipiers. D’autant que la demi-place supplémentaire sera forte utile pour poser les sacs et autre barda à l’intérieur de la tente. De même, un auvent de qualité permettra de faire la popote à l’abri.
Réchaud : gaz, essence ou multicarburants ? Une nouvelle fois, la destination définira le besoin. La promesse d’un trek engagé à l’étranger ? L’essence s’imposera. Pour un week-end de crapahute en France ou en Europe, sans transfert aérien, le gaz suffira amplement. La solution multifuel évitera les achats multiples.
Lampe frontale et couteaux multifonctions : nul besoin de rappeler leurs intérêts.
Hamac : une solution pratique pour la nuit. Attention à dormir en travers, sous peine de violentes courbatures au réveil.
Filtres à eau/pastilles : Utiles, car ils éviteront de trimballer votre stock d’eau potable nécessaire dès les premiers pas de marche.
2. Choisir son emplacement de bivouac
Plusieurs règles évidentes s’imposent :
Les autorisations de bivouac dépendent de la législation en vigueur sur le domaine choisi. Il n’est pas permis de bivouaquer où bon nous semble. S’il s’agit d’un domaine privé, une autorisation des propriétaires des lieux est nécessaire. Pour le reste, il suffit de se conformer au règlement en vigueur… et payer les taxes éventuelles. Et même en cas d’autorisation, il faudra se conformer à certaines règles (distance réglementaire des routes ou sentier, feu autorisé ou non, etc.)Ne pas planter sa tente près d’un refuge, sauf avec l’autorisation du gardien.
À éviter :
La proximité d’un troupeau. La bordure de cours d’eau dont le débit pourrait rapidement changer en cas d’orage. Prendre un peu de hauteur, c’est moins bucolique mais beaucoup plus sûr. D’autant qu’il est conseillé de camper à plus de 70 mètres des lacs et rivières. Pour notamment protéger la faune qui se rend quotidiennement à ce point d’eau.
3. Bien monter sa tente
Surtout ne pas attendre que la nuit tombe pour installer le bivouac. Dégager l’espace où vous souhaitez planter votre tente. Le débarrasser des pierres et autres objets contondants. Si vous le pouvez, disperser quelques brassées d’herbes sèches pour améliorer sensiblement le confort nocturne. Placer l’ouverture principale à l’abri du vent. Utile pour la popote du soir. En cas de pluie, ou de promesse d’averse, creuser une rigole de canalisation.
4. Faire son feu
Attention, il est souvent interdit de faire du feu, donc prière de vous conformer à la réglementation en vigueur, sous peine de vous faire réveiller par un largage humide de Canadair, ce qui remplacera la douche matinale….
Bien choisir un espace, à l’abri du vent, au besoin et nettoyer le périmètre nécessaire. Creuser une cuvette dans laquelle déposer brindilles et herbes sèches. Éviter l’essence pour lancer le feu. Ajouter brindilles et feuilles sèches. Une fois lancé, on pourra déposer des branches un peu plus massives. Cette cuvette pourra également servir de réchaud en déposant quelques pierres stables autour. Attention, les feux de camps ont des répercussions irrémédiables sur le paysage et sont à limiter au strict nécessaire. De préférence, utiliser des foyers qui ont déjà servi. Et ne brûler que ce qui a pu être ramassé. Prolonger le feu pour n’obtenir que des cendres, éteindre chaque feu complètement et disperser les cendres refroidies.
5. Ne pas laisser de traces
Ces règles ne sont pas seulement spécifiques au bivouac mais sont à appliquer à toute randonnée au jour le jour.
Rapporter ce que l’apporte. Inspecter les lieux de halte pour ne laisser aucun déchet ou reste de nourriture et veiller à rapporter tous les déchets et détritus, parfois même ceux laissés par vos prédécesseurs. Réserver les excréments pour des trous de quinze à vingt centimètres de profondeur creusés dans le sol à l’écart du campement, des sentiers ou source d’eau. Camoufler chaque trou lorsque l’opération est terminée.
Nos traces ne se limitent pas à nos ordures mais concernent aussi notre comportement lorsque nous sommes sur place. Vous bivouaquez dans un espace naturel, évitez de déranger la faune vivant autour de vous. Surtout durant les périodes sensibles de reproduction, nidification, lors de la croissance des petits ou encore pendant l’hiver. Aussi évitez de parler bruyamment et de faire trop de bruit, sachez vous fondre dans le paysage. Rapporter ou brûler tout papier toilette utilisé, ainsi que les produits d’hygiène personnelle.
Ne jamais laisser de nourriture pour les animaux sauvages. Ceci peut être néfaste à leur santé et altérer leur comportement naturel.
A présent, il ne reste plus qu'à savourer le plaisir de passer la nuit à la belle étoile !